Paris, le 10 mai 2011
Après avoir distingué la pièce de théâtre Place des Mythos en 2009 et le film d'animation Le Baiser de la lune en 2010, le jury du prix Pierre Guénin contre l'homophobie salue cette année le travail et l'engagement de l'élue Hélène Mandroux dans sa lutte contre l'homophobie et pour l'égalité des droits. La maire de Montpellier devient la première femme politique à obtenir cette distinction. Elle recevra le prix des mains de Pierre Guénin lors d'une cérémonie organisée par SOS homophobie à la Mairie du XIIe arrondissement, à Paris, le 16 mai, à la veille de la Journée Internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie.
Pionnier de la presse gay en France, Pierre Guénin se bat depuis la fin des années 1960 pour la visibilité des homosexuels dans la société civile et les médias. La création de son prix contre l'homophobie, unique en son genre en France, s'inscrit logiquement dans un parcours militant constant. Son prix annuel récompense de 4000 euros une personne, un groupe de personnes ou un projet qui a particulièrement contribué à la lutte contre l'homophobie et à l'avancée des droits LGBT au cours de l'année passée.
Hélène Mandroux a justement illustré son combat à plusieurs reprises ces derniers mois, en lançant un appel citoyen pour ouvrir le mariage et l'adoption aux couples de même sexe (l'appel de Montpellier, en novembre 2009, signé par une centaine de maires et plusieurs milliers de citoyen-ne-s), et en mariant symboliquement elle-même deux hommes en février 2011. Rappelons également que, dans sa ville, elle a fait porter une modification sur la fiche d’inscription dans les écoles publiques : désormais, les couples homoparentaux peuvent s’identifier et être reconnu-e-s en tant que tels par l’administration publique. Hélène Mandroux est ainsi l'une des rares élus de France à s'engager concrètement contre l'homophobie, au-delà des discours et des promesses, et nous rappelle cruellement l'absence de politique nationale en ce sens. Lui remettre le prix Pierre Guénin, aujourd'hui, est une façon de saluer le travail accompli et de l'encourager à poursuivre plus ardemment encore cette lutte.
A un an de l'élection présidentielle française, SOS homophobie voit également dans cette distinction un appel lancé à l'ensemble de la classe politique : les femmes et les hommes qui veulent gouverner la France doivent inscrire la lutte contre les discriminations et l'égalité des droits au coeur de leurs programmes. L'inaction du président de la République Nicolas Sarkozy et de son gouvernement depuis quatre ans fait résonner avec d'autant plus de force la nécessité d'aborder ce sujet frontalement, sans tabou, et de se donner les moyens d'avoir une société qui respecte chacun-e de ses membres.
(Communiqué de presse de SOS homophobie)
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